La nouvelle Maire d’Antananarivo, Harilala Ramanantsoa a accepté de répondre aux questions de « La Vérité ». Elle a réitéré sa grande volonté de transformer la ville des Mille tout en donnant des détails sur les grandes lignes de son programme. Interview.
La Vérité (+) : Ancienne candidate, ancienne conseillère municipale, ancienne présidente de la délégation spéciale d’Antananarivo, estimez-vous être aujourd’hui suffisamment armée pour assumer la fonction de maire ?
Harilala Ramanantsoa (=) : Mon parcours, qui résume toutes les étapes nécessaires pour comprendre les enjeux de la Mairie, m’a permis de développer une connaissance approfondie des défis d’Antananarivo. En tant que présidente de la délégation spéciale, j’ai piloté des projets concrets et palpables dans des conditions souvent complexes. Ma manière de faire repose sur le pragmatisme et la détermination. Aujourd’hui, je suis prête à relever les défis de notre Capitale.
(+) : En tant que présidente de la délégation spéciale de la Capitale, quels enseignements en avez-vous tirés ?
(=) : J’ai appris que la collaboration avec tous les acteurs – citoyens, entreprises, institutions nationales – est essentielle. J’ai aussi constaté que des solutions simples, bien communiquées et adaptées aux réalités économiques locales peuvent avoir un impact rapide sur la vie des habitants.
(+) : Quels sont, selon vous, les principaux obstacles qui freinent le développement d’Antananarivo et quels seront vos axes prioritaires ?
(=) : Les obstacles principaux sont le manque d’organisation, le manque de leadership et le manque de participation de l’ensemble des forces vives. Mes axes prioritaires se résument à mettre de l’ordre :
-En interne, en renforçant les capacités des agents municipaux et en rendant l’administration plus transparente et plus efficiente.
-En externe, en remettant l’humain au centre de tout.
Les femmes, les jeunes, les personnes en situation de handicap et les personnes défavorisées seront à la fois bénéficiaires et acteurs du changement.
(+) : Antananarivo est souvent citée parmi les villes les plus sales d’Afrique. Quelles mesures envisagez-vous pour améliorer la gestion des déchets et renforcer le civisme des citoyens ?
(=) : Nous allons suivre et appuyer la ligne du Président de la République qui prévoit la mise en place d’une énorme usine de transformation de déchets. A la Mairie, nous instaurerons toutes les infrastructures et organisations nécessaires au niveau local pour garantir l’efficacité et l’efficience de ce projet.
(+) : Le paiement des impôts reste un défi à Antananarivo. Comment comptez-vous rétablir la confiance entre la Municipalité et les habitants pour renforcer les recettes fiscales ?
(=) : Je propose une transparence totale dans l’utilisation des fonds publics via des rapports réguliers. Nous mettrons en œuvre des projets visibles pour montrer aux contribuables les impacts directs de leurs contributions, tout en simplifiant les démarches de paiement.
(+) : Quelles sont vos propositions pour les jeunes en matière d’éducation, d’emploi et d’opportunités sportives et culturelles ?
(=) : Nous développerons des centres de formation professionnelle, soutiendrons les initiatives entrepreneuriales et créerons des espaces dédiés aux activités sportives et culturelles pour encourager les talents locaux.
(+) : En matière de santé, quelles priorités avez-vous pour améliorer l’accès aux soins pour les habitants de la Capitale ?
(=) : Nous renforcerons les centres de santé de base, lancerons des campagnes de prévention et mettrons en place un programme de mutualisation pour réduire les coûts des soins pour les familles les plus vulnérables.
(+) : La mobilité urbaine est un casse-tête pour les Tananariviens. Quelles sont vos solutions pour désengorger la circulation, améliorer les transports publics et régler les problèmes de stationnement ?
(=) : Toujours dans la lignée du Président de la République, qui a mis en place le téléphérique, le train urbain et la voie de bus électrique, nous introduirons des transports en commun adaptés aux petits budgets ou réservés aux étudiants et aux seniors. Nous développerons également un parking à étages en plein centre-ville et encouragerons les bus ainsi que les taxis auto et moto à améliorer leurs services.
(+) : Les marchés de la ville, souvent mal organisés et insalubres, sont essentiels pour l’économie locale. Comment envisagez-vous de les réhabiliter et de mieux les structurer ?
(=) : Nous réhabiliterons les marchés en améliorant les infrastructures existantes et organiserons des espaces pour garantir la fluidité et le confort des marchands et des acheteurs. L’organisation est la clé, que ce soit pour la salubrité, la sécurité ou encore la fluidité du trafic aux abords des marchés : tout est une question d’organisation.
(+) : La lenteur administrative et la corruption sont certaines des inquiétudes des habitants. Quels projets avez-vous pour la gouvernance municipale ?
(=) : Nous numériserons un maximum de démarches administratives, mettrons en place une unité anti-corruption et instaurerons des guichets uniques pour simplifier les procédures.
(+) : Quelles sont vos propositions pour dynamiser l’emploi à Antananarivo, notamment pour les jeunes et les femmes ?
(=) : Nous créerons des partenariats avec des entreprises pour encourager la formation et l’embauche locales. Des fonds seront alloués à des projets innovants portés par des jeunes et des femmes entrepreneurs.
(+) : En matière de sport, avez-vous des projets pour encourager les pratiques sportives ou développer des infrastructures ?
(=) : Oui, nous réhabiliterons des terrains multisports accessibles et organiserons des compétitions inter-quartiers pour promouvoir la pratique sportive à tous les âges.
(+) : Si des désaccords surgissent entre vous et d’autres autorités, comment comptez-vous défendre vos projets sans que cela n’entrave le développement de la ville ?
(=) : Je privilégie le dialogue et la recherche de compromis. Cependant, je défendrai toujours et avec fermeté les intérêts de la population. L’avantage d’être dans la même ligne idéologique que le pouvoir étatique c’est que ce genre de désaccord est improbable. Antananarivo mérite qu’on s’y attèle tous et ne devrait plus être l’otage des querelles politiques.